L’Union européenne et le PNUD se réengagent aux cotés de la CPS.
Par le biais d’une convention de financement, ces deux institutions souhaitent à nouveau apporter une contribution dynamique et concrète au projet conjoint d’appui à la Cour Pénale Spéciale mis en œuvre par le PNUD et la MINUSCA.
Entre-autres, acteurs de la société civile, représentants de différents partis politiques et personnalités diplomatiques, ont répondu présent à l’évènement, marquant ainsi leur intérêt pour cette cour hybride et historique.
En préambule, Son Excellence Monsieur le Ministre de la Fonction Publique représentant officiel de son Excellence, Flavien Mbata Ministre de la Justice, des Droits de l’Homme et Garde des Sceaux a précisé qu’au regard des récents événements, notamment des sessions criminelles et des arrestations dans l’arrière-pays, il est de bon droit d’affirmer que la justice est en marche en combattant l’impunité.
Ce signe rappelle la vive contribution du gouvernement pour la Cour Pénale Spéciale qui, rappelons-le, est un dispositif de justice transitionnelle pour lutter contre l’impunité et répondre au besoin de justice de la population centrafricaine.
Au nombre des distingués invités figuraient également, Mme Samuela ISOPI, Ambassadrice, Cheffe de la Délégation de l’Union Européenne en Centrafrique, et Mme Natalie BOUCLY, Représentante Résidente du Programme des Nations-Unies pour le Développement en Centrafrique.
Prenant la parole, Mme ISOPI a déclaré que « l'Union européenne est traditionnellement le premier contributeur à l'aide publique aux secteurs de la justice et de la sécurité intérieure et que forte de cet appui traditionnel en matière de justice, l'Union européenne s'était engagée à soutenir la création et l’opérationnalisation de la CPS depuis le mois de Décembre 2017 avec un projet de 2 millions d'euros mis en œuvre par l'Université de Columbia et l'Equipe argentine de Police Scientifique dans le domaine des enquêtes ». Madame ISOPI a par ailleurs rappelé que l’Union européenne s'est non seulement tenue aux côtés des 18 enquêteurs centrafricains mais aussi des victimes qui sont concernées par les enquêtes, en les accompagnant dans le processus de deuil.
Un bilan des activités de la Cour soutenues par l’Union Européenne, leur réussite et les retombées positives pour la République Centrafricaine a également été présenté.
Cette année, l’Union européenne a par exemple appuyé la tournée à travers le pays du film documentaire sur la CPS « Kota da ti Ngbanga ». Suspendue en raison du contexte sanitaire, la tournée reprend dans le strict respect des mesures barrières édictées par le gouvernement.
Le Cinéma Numérique Ambulant, partenaire de la CPS a d’ailleurs dans le cadre de la lutte contre la propagation du Covid 19, proposé une adaptation de ces prestations en passant par le biais de kiosques de téléchargement.
Mme ISOPI a ensuite réitéré l’engagement de l’Union Européenne aux côtés du gouvernement centrafricain, pour informer et sensibiliser la population sur les avancées de la lutte contre l’impunité. L’Union Européenne contribuera donc à nouveau à appuyer la CPS par un financement additif d’un montant de 2.5 millions d’euros pour les prochains mois.
Mme BOUCLY, Résidente Permanente du PNUD RCA a également pris la parole en rappelant le rôle d’appui de son organisation à la CPS : « Le PNUD accompagne la CPS et lui permet notamment de se doter d’un système de communication propre et de renforcer son travail d’enquêtes par l’acquisition du matériel d’enregistrement, d’équipements de conservation des preuves ainsi qu’un roster d’interprètes français/sango et vice-versa. L’objectif final est de renforcer l’état de droit, briser le cycle d’impunité et satisfaire ainsi la demande de justice et de sécurité des populations. »
Outre ces partenaires qui ont exprimé et souligné leur devoir de soutien, Mr Michel Landry LOUANGA, Président de la Cour Pénale Spéciale, s’est voulu rassurant et avenant envers les centrafricains : « En dépit des nombreuses restrictions constituant des obstacles majeurs, tous les organes opérationnels de la Cour se sont adaptés et ont continué à fonctionner et à poser des actes judiciaires relevant de son mandat. Les activités de sensibilisation ayant repris, nous avons pu tenir des ateliers à l’attention des leaders d’opinion du 31 aout au 11 Septembre 2020. Cette activité qui s’inscrit dans la stratégie de sensibilisation a permis à près de 150 participants d’être informer sur l’actualité de la Cour permettant de rassurer l’ensemble de la population au travers ces différents représentants.. »
Cette signature constitue un soutien indéniable pour la CPS qui vient de procéder au recrutement de 5 nouveaux juges nationaux. Elle est un véritable support financier et un outil de réponse au besoin de compréhension du cycle judiciaire et d’appropriation de la Cour par les centrafricains.
A l’issue de cette signature, la CPS a exprimé sa profonde reconnaissance envers l’Union européenne, le PNUD et l’ensemble des partenaires. Elle a tenu à féliciter le travail fourni pour le développement de la République Centrafricaine.
Après deux ans d’existence et de travail durant lesquels chacun de ceux qui ont contribué à son opérationnalisation et à son fonctionnement se sont investis, la Cour Pénale spéciale vient donner une réponse aux besoins de justice de la population.
La Cour Pénale Spéciale se réjouit de la réussite de ce projet et voit là un progrès considérable dans l’avancement de sa mission et dans son devoir de sensibilisation et d’information des centrafricains.